MAYI SIRÉNA
Contes

Un arbre majestueux et mythique

Emblème du Sénégal et de la Guinée, le baobab symbolise plus généralement l’Afrique dans toute sa grandeur. C’est un des plus grands arbres sur Terre, puisque certains peuvent atteindre 25 mètres de haut et jusqu’à 30 mètres de circonférence !

Il se distingue également par sa très longue longévité, pouvant atteindre jusqu’à plusieurs centaines, voire milliers d’années.

C’est aussi un symbole de vérité, de générosité et de protection. Il est souvent qualifié de « magique », de « guérisseur » et d’ « arbre de la Vie ». C’est pourquoi il est considéré comme sacrilège de le couper.

Cependant, au Bénin, parmi le peuple Fon, les baobabs servent à abriter les mauvais esprits, et inspirent ainsi la méfiance.

Le baobab au cœur des légendes africaines

Le baobab est également au centre de nombreuses légendes, notamment celle selon laquelle Dieu lui-même, fâché pour quelque raison, planta le baobab à l’envers !

Le long du fleuve Zambèze, un certain nombre de tribus estiment que les mauvais esprits causent malheur à tous ceux qui cueillent ou ramassent les fleurs blanches du baobab. D’autres estiment que si l’on boit de l’eau contenant des graines de baobab, cela vous préserve des attaques de crocodiles !

En Zambie, on raconte qu’un baobab serait hanté par le fantôme d’un python. Autrefois, un python vivait dans le tronc creux et était vénéré par les populations locales. Mais un chasseur blanc l’a abattu et depuis, on peut parfois entendre la nuit le sifflement du serpent.

Dans le parc national de Kafue, en Zambie, l’un des plus grands baobabs est connu sous le nom de « Kondanamwali » ou « arbre qui dévore les jeunes filles ». La légende raconte qu’un baobab est tombé amoureux de quatre belles jeunes filles. Quand celles-ci eurent atteint la puberté, elles ont rendu l’arbre jaloux en se trouvant des maris. Une nuit, pendant un orage, l’arbre a ouvert son tronc et a emprisonné les jeunes filles à l’intérieur. Les nuits d’orage, on pourrait toujours actuellement entendre les pleurs des jeunes filles prisonnières…

Le long du fleuve Limpopo, on estime que si un jeune garçon se baigne dans l’eau utilisée pour tremper l’écorce de baobab, il deviendra un grand homme.

Selon une autre croyance, les femmes qui vivent dans des régions où les baobabs sont nombreux auront plus d’enfants.

Enfin, le baobab est également présent dans Le Petit Prince, le célèbre ouvrage d’Antoine de Saint-Exupéry. Les baobabs y sont décrits comme des plantes trop volumineuses et dont les racines poussent trop vite, et qui doivent ainsi être éliminées car sinon elles pourraient mettre en danger la petite planète.

 

Le baobab comme sépulture

Au Sénégal, des griots ont été autrefois enterrés dans des baobabs devenus creux au fil du temps. En effet, parfois mal considérés, les griots et leur famille ne sont pas enterrés en pleine terre, car ils sont soupçonnés de rendre la terre infertile. Ils étaient ainsi momifiés à l’intérieur du baobab, sans que leur corps ne puisse toucher la terre. Cette pratique fût interdite par le président Léopold Sédar Senghor en 1962.

Dans ce contexte, l’un des plus célèbres baobabs se trouve dans le village sénégalais de Nianing, situé au Sud de Dakar. Outre sa taille hors du commun, cet arbre est également connu comme ancien cimetière des griots sérères, considérés autrefois comme une classe inférieure.

Au Burkina Faso, ce sont les lépreux qui étaient parfois enterrés dans des baobabs creux à ouverture par le haut, par crainte de la contagion.

L’arbre guérisseur par excellence

Traditionnellement, le baobab est utilisé pour la préparation d’un grand nombre de remèdes. Il s’utilise ainsi pour traiter les problèmes digestifs, et plus généralement pour ses vertus anti-inflammatoires.

Plus précisément, le fruit du baobab (appelé « pain de singe ») et sa pulpe ont des propriétés pouvant être utilisées pour traiter la variole, la rougeole, et le scorbut, grâce à une concentration en vitamine C encore bien supérieure à celle de l’orange. Le fruit contient également des vitamines du groupe B (B1, B2, B3) et de nombreux anti-oxydants. Un véritable aliment santé !

Enfin, ses feuilles, elles, s’utilisent en tisane pour lutter contre le paludisme.

 

Categories:

Tags:

Comments are closed